Notre lieu de travail est l’endroit où l’on passe, selon des études récentes, 11,5 années cumulées, ce qui représente environ 99 117 heures de notre vie. Il est donc naturel que beaucoup d’accidents surviennent au travail, 5 % des arrêts cardio-respiratoires surviennent à cet endroit.

Pour protéger les employés, les employeurs doivent, selon le Code du travail, être équipés de matériel de premiers secours facilement accessible.

Que stipule le texte du code du travail R.4224-14?

”les lieux de travail sont équipés d’un matériel de premiers secours adapté à la nature des risques et facilement accessible”

L’installation d’un défibrillateur au sein d’une entreprise, quelle que soit sa taille, n’est pas une obligation mais devient un acte responsable de l’entreprise envers ses salariés.

Que font les entreprises pour répondre aux exigences ?

Les entreprises s’équipent de trousses de premiers secours dont l’emplacement doit être signalé et connu des salariés (article R. 4224-23) mais certaines forment des salariés qui sont désignés comme “Sauveteur Secouriste au Travail”.

Le sauveteur secouriste du travail (SST) travaille au sein de l’entreprise. Il agit comme l’acteur qui devra porter les premiers secours à toute victime d’un accident du travail ou d’un malaise, mais également il est le représentant de la prévention dans son entreprise et sa formation doit être mise à jour régulièrement.

Le défibrillateur au sein de l’entreprise

En cas d’arrêt cardiaque l’utilisation d’un défibrillateur sauve la vie de la victime dans 85 % des cas contre 3 à 5 % si l’on ne fait rien.

Bien que considéré comme facultatif en l’entreprise, il est fortement conseillé d’être équipé.

À l’échelle d’une entreprise son coût passe inaperçu en termes de dépenses (environ 1700€ équipement et installation inclus) et contribue à réduire la responsabilité de l’employeur qui peut être engagée en cas d’accident cardiaque sur le lieu de travail.

Dans quelles mesures l’entreprise peut être engagée et pourquoi ?

L’entreprise doit assurer la santé physique de ses salariés et être en capacité d’assurer leur protection et leur apporter les premiers soins en cas d’accident. L’employeur est accompagné des conseils des services de santé au travail internes ou externes à l’entreprise (médecine du travail) et la participation des membres du CHSCT, pour apprécier les facteurs de risques résultant des conditions de travail de ses salariés en prenant en compte:

  • L’âge de ses salariés (ayant dépassé la cinquantaine d’années).
  • Les tâches effectuées à grande exigence physique (manutentions lourdes et répétées …)
  • La proximité de sources de chaleur (en particulier exposition au rayonnement infrarouge) conjuguée à des températures de l’air élevée, ce qui peut entraîner des troubles cardiaques et circulatoires.
  • La présence de risques électriques ou de noyade importants.
  • L’éloignement géographique des centres de secours.

Pour répondre au mieux aux contraintes et obligations, l’entreprise peut mettre en place un entraînement périodique qui sera utile pour ne pas oublier les consignes d’utilisation du défibrillateur au salarié sauveteur secouriste. L’entretien du défibrillateur fait partie intégrante de l’engagement de l’entreprise envers ses salariés:

Le défibrillateur doit être placé dans un endroit très aisément accessible et bien signalé, dans un boîtier mural protégé de la poussière, de l’humidité, des fortes chaleurs ou des grands froids.

L’entretien et la vérification périodiques du défibrillateur et de ses accessoires (électrodes, batterie et son chargeur) sont indispensables : surveillance des autotests journaliers du DAE, vérification de l’état de marche de l’appareil, de la date de validité des batteries et des électrodes et remplacement périodique.

L’entretien (de même que la formation) peut être inclus dans des formules de location de l’appareil par de nombreux fabricants.